Cette espèce particulière se dénomme choriste, obéit (quelquefois) à un chef à la chevelure argentée et se répartit en quatre classes.
-Les sopranes : les plus nombreuses. Relativement bavardes, elles ont le rire facile. Elles tentent d’attraper des notes élevées, sont rarement satisfaites d’elles-mêmes et le font savoir. Une partie de cette classe, les sopranes 2 sont particulièrement mobiles. Elles agitent leur bras afin de se faire repérer du chef qui parfois les aperçoit.
-Les altis : plutôt discrètes, le chef les compare à des religieuses, car elles chantent si sagement, mais je pense qu’elle cachent bien leur jeu. Parfois, elles grondent après des dièses, des bémols, des bécarres, je ne sais pas ce que sont ces petites bêtes mais elles leur posent de sérieux problèmes.
-Les ténors : très sérieux, le nez plongé dans les partitions, ils répètent, répètent, répètent au chef qu’il faut qu’ils répètent encore. Incontestablement, ils veulent travailler. Il faut bien dire qu’ils sont les moins nombreux et qu’ils ont parfois de drôles de choses à chanter.
-Les basses : ils n’ont rien à envier au tonnerre qui gronde quand ils entament un chant. D’ailleurs, souvent, ils rythment certains morceaux de « bam, bam, é, é, etc… » qui résonnent et font trembler et vibrer tous les minuscules habitants de cette salle et même quelques choristes. Entre deux chants, leur occupation favorite est de rire et faire rire leurs camarades.
Voilà, pour ma première observation. En conclusion, ils me paraissent plutôt sympathiques pour des êtres humains (au moins, ils ne sont pas munis de bombes insecticides) et leur étude pourrait être intéressante. J’ai cru comprendre qu’ils donnaient un concert bientôt à la salle Emile Robert, j’y vole derechef, pour poursuivre ma passionnante découverte.
Laurence